Le 9 janvier 1994 à 12h10, Théodore Monod descendit pour la dernière fois de chameau. C’était au terme d’une grande méharée sur cette terre de Mauritanie qui, un jour de 1923, l’avait vu naître aux étendues infinies de cailloux et de dunes. Il était resté fidèle à cette terre dénudée par le vent, à ce merveilleux refuge du coeur. Soixante et onze ans avaient passé depuis son départ de Port-Etienne avec une caravane, soixante et onze ans jalonnés d’efforts interminables, de solitudes et de découvertes scientifiques. Il était riche à présent de mille étendues embrasées, de crépuscules et de gueltas, riche d’un trésor gagné pas à pas sous le soleil. Il posa le pied à terre, tapota le chameau qui l’avait accompagné jusqu’ici, à travers le siècle, ce compagnon de route qui lui avait offert tant de ciels étoilés et cette simplicité d’existence, si conforme à son âme. Désormais il n’était plus de blancs à remplir sur la carte du grand désert. Théodore Monod venait d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire de l’exploration du Sahara, ce désert qu’il ne quitterait jamais.
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