Né en 1799, René Caillié quitte son village des Deux-Sèvres à l’âge de 16 ans, avec une seule idée en tête : être le premier Européen à se rendre à Tombouctou… et à en revenir. Pour gagner le Sénégal, il s’enrôle comme mousse sur un navire qui s’échoue en Mauritanie, sur les hauts fonds du banc d’Arguin. Un épisode historique immortalisé par le peintre Géricault dans son « Radeau de la Méduse ».
Caillié fait partie des dix rescapés et parvient à Saint-Louis mais ne parvient pas à trouver une caravane susceptible de l’emmener jusqu’à Tombouctou. Il ré-embarque alors sur un navire négrier en route vers la Guadeloupe et ce n’est finalement qu’en 1824 que, de retour au Sénégal, il entreverra enfin une possibilité de rejoindre Tombouctou, la « cité interdite aux chrétiens”.
Il apprend l’arabe, lit le Coran et se convertit à l’islam, puis se joint à une caravane mandingue qui quitte Saint-Louis le 19 avril 1827. Après onze mois, la caravane arrive à Djenné. De là, Caillié s’embarquera quelques semaines plus tard sur une pirogue descendant le Niger. Après trois semaines de navigation, le voilà à Tombouctou !
Déception ! Caillié passe deux semaines dans la cité interdite et note ses impressions entre les pages de son Coran. « Tombouctou n’offre au premier aspect qu’un amas de maisons en terre mal construites. Cependant il y a je ne sais quoi d’imposant à voir une si grande ville élevée au milieu des sables. »
Malgré son déguisement, il se sent en danger. Le 4 mai 1828, il quitte Tombouctou au sein d’une caravane maure qui, après 52 jours d’un voyage épuisant, arrive au Maroc. Caillié a réalisé son rêve : entrer à Tombouctou et en revenir vivant.
En 1830, il publie à Paris son journal de voyage. Aujourd’hui, dans le sud du Maroc, un panneau porte toujours l’inscription « Tombouctou, 52 jours ».