Philippe Bruneau de Miré

Philippe Bruneau de Miré (1921-2021)

Je ne suis pas membre de sa famille, ni même du monde scientifique auquel il appartenait. Pourtant, la nouvelle de sa disparition me touche en plein coeur. C’est presque par hasard que nous avons fait connaissance. Passionné par le Sahara, il  était venu visiter, au Crès, le Musée saharien que je venais de créer. Nous avons longuement parlé et nous avons sympathisé. Il y est revenu à plusieurs reprises, malgré les difficultés liées à son grand âge.

Bernard Adell

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Jean-Marc Durou et Théodore Monod

Le 9 janvier 1994 à 12h10, Théodore Monod descendit pour la dernière fois de chameau. C’était au terme d’une grande méharée sur cette terre de Mauritanie qui, un jour de 1923, l’avait vu naître aux étendues infinies de cailloux et de dunes. Il était resté fidèle à cette terre dénudée par le vent, à ce merveilleux refuge du coeur. Soixante et onze ans avaient passé depuis son départ de Port-Etienne avec une caravane, soixante et onze ans jalonnés d’efforts interminables, de solitudes et de découvertes scientifiques. Il était riche à présent de mille étendues embrasées, de crépuscules et de gueltas, riche d’un trésor gagné pas à pas sous le soleil. Il posa le pied à terre, tapota le chameau qui l’avait accompagné jusqu’ici, à travers le siècle, ce compagnon de route qui lui avait offert tant de ciels étoilés et cette simplicité d’existence, si conforme à son âme. Désormais il n’était plus de blancs à remplir sur la carte du grand désert. Théodore Monod venait d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire de l’exploration du Sahara, ce désert qu’il ne quitterait jamais.

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Théodore Monod: quelques livres

En 1923, après une année de séjour à Port-Etienne consacrée à l’étude de la faune ichtyologique locale et de l’industrie de pêche, pour la première fois, Théodore Monod cède à l’appel de cet  » autre océan « , le désert. Et il entreprend sa première méharée -environ huit cents kilomètres à travers la Mauritanie occidentale – dont il ramènera ce journal en forme de récit. Passionné, fervent, parfois même lyrique, ce chant du désert est en même temps un document exceptionnel, écrit par un homme au carrefour de son destin. « Enflammé par ses lectures, enthousiasmé par les quelques sensations sahariennes qu’il pouvait découvrir à Nouadhibou, Maxence voulait aller plus loin. Le désert l’attirait irrésistiblement ; bien souvent il examinait les cartes, établissait d’hypothétiques itinéraires, et il assistait avec une passion contenue, les yeux brillants, au départ, vers le nord, des caravanes, qu’il regardait s’éloigner sur le sable au pas lent et balancé des dromadaires. Il savait que son heure viendrait, que le désert l’avait conquis et ne le laisserait point aller sans lui faire subir son initiation. »

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